L’histoire de la marque se divise en deux temps. D’abord, la découverte des propriétés médicinales de la baie de genévrier (et autres plantes et épices), notamment au XVIe siècle. Ensuite, la rencontre avec Flavio Angiolillo, un barman de renom, avec qui Valérie de Sutter a travaillé sur un aspect clé des produits JNPR : le sans alcool. Après plusieurs recherches et tests, la marque est officiellement lancée en 2020.
Travaillant avec JNPR depuis plus d’un an, nous avons souhaité nous concentrer sur un aspect crucial et important à nos yeux : les enjeux RSE.
Avez-vous, dès lors de la création en 2020, identifié un peu des enjeux RSE ? Et si oui, lesquels ?
Lorsqu’on lance une marque en 2020, certains sujets viennent forcément à l’esprit. Dans notre industrie, ces sujets ne sont pas encore à la pointe. Les options disponibles sont limitées. Se lancer implique aussi des contraintes pour trouver des fournisseurs et des matières premières. Il n’est pas toujours facile de choisir des options différentes.
Cependant, nous avons pris ces sujets en considération dès 2020. Cela a inclut le choix de la bouteille, de l’étiquette ou encore de l’utilisation d’un verre plus léger. Nous avons décidé, par exemple, d’utiliser des bouteilles de 70cl, malgré les conseils de beaucoup de prendre des 50cl.
Nous avons pris des décisions importantes. Les ingrédients font partie de cette démarche. Concernant JNPR et la baie de genévrier, nous avons eu l’idée dès 2020 d’en replanter en Normandie, à notre siège.
Et est-ce que depuis ces enjeux ont-ils évolué ? Et si oui, comment ?
Les enjeux sont toujours connus. Nous les adressons au fur et à mesure. Sur ces enjeux, comme pour beaucoup de sujets, il faut apprendre l’humilité. Ces sujets sont toujours perfectibles et prennent du temps. Nous travaillons dessus continuellement. Les sujets restent les mêmes, mais nous essayons de nous améliorer.
Par exemple, dès 2020 chez JNPR, nous n’avions pas de plastique dans nos politiques d’expédition. C’est assez compliqué quand vous vendez aussi des verres. Là, nous avons la problématique qui se pose assez concrètement. Nous avons par exemple des sujets de casse sur des verres que l’on souhaite expédier par le futur. Et c’est vrai que la tentation est grande de temps en temps de revenir sur ce principe. Mais je suis certaine que l’on va trouver des solutions.
La question de l’impact sur l’environnement de façon globale est pour les entreprises une question cruciale. Est-ce que vous avez mis en place une stratégie sur le court/moyen/long terme depuis la création pour réduire cet impact ?
Nous n’avons pas de stratégie formelle, comme un « plan 2025 » chez JNPR. Nous n’avons pas mis cela en place. Ce n’est pas une mauvaise idée ou initiative, mais ce n’est pas notre approche actuelle. Aujourd’hui, dès que nous développons un nouveau projet, nous essayons de prendre ces sujets en considération. Il y a rarement des solutions miracles. Une solution peut avoir des effets très positifs à court terme, mais sur le long terme, les effets peuvent être moins bénéfiques que prévu.
Ces sujets restent très complexes, comme celui du transport qui a un impact énorme. Parfois, nous pensons avoir pris une bonne décision, pour réaliser ensuite que ce n’était pas la meilleure. C’est pourquoi il est essentiel d’aborder ces questions avec humilité. Bien que nous n’ayons pas de plan global défini, nous avons la volonté d’avancer sur ces sujets et de faire notre part.
En revanche, nous constatons un réel soutien. Depuis environ un an, sur notre site, nous proposons une option d’expédition « moins de carton ». Les clients peuvent cocher cette option pour réutiliser les cartons qui ont servi à recevoir notre production (les bouteilles). Actuellement, 50% de nos clients choisissent cette option, montrant un véritable intérêt. Cela évite le gaspillage des cartons qui, autrement, n’auraient pas été réutilisés. Chaque carton reçu de la production est donc utilisé pour emballer les commandes.
Est-ce que vous aimeriez rajouter quelque chose ?
Sur le projet JNPR, nous avons replanté des baies de genévrier en Normandie. C’est un projet que nous portons depuis 2020. Nous avons commencé avec 60 pieds, puis nous en avons planté 500 l’année dernière. Nous prévoyons également d’en planter 500 de plus. C’est un processus qui nécessite beaucoup de temps et d’humilité, car les genévriers ne commencent à produire des baies qu’après 3 à 4 ans. À l’échelle d’une société, surtout pour une jeune comme la nôtre, cela peut sembler assez long.
Nous apprenons aussi en agissant. Je n’étais pas du tout experte dans ce secteur auparavant. Nous sommes également dépendants des aléas climatiques, ce qui rend les prévisions difficiles. Parfois, il est difficile de trouver du temps pour ce projet. Mais toute l’équipe croit en ce projet et y est impliquée. Ce sont souvent les questions qui me sont posées. Notre objectif est de continuer à progresser. J’espère que nous pourrons continuer à promouvoir ces sujets et à proposer des initiatives significatives.